- LIBERIA - Actualité (1990-1996)
- LIBERIA - Actualité (1990-1996) P align=centerRépublique du LiberiaPolitique intérieureLe 1er juin 1990, alors que les rebelles du Front national patriotique du Liberia (F.N.P.L.), dirigé par Charles Taylor, campent aux portes de Monrovia, le président Samuel Doe, en poste depuis son coup d’État sanglant de 1980, se contente d’annoncer qu’il ne se représentera pas aux élections de 1991.Le 6 juillet, le président Doe accepte d’envisager son départ, mais en posant des conditions inacceptables pour les Américains. Les rebelles de Charles Taylor affrontent les troupes régulières dans la capitale même. Ils se trouvent confrontés à une scission dans leurs rangs: un rebelle dissident, Prince Johnson, qui aurait le soutien de Washington, s’oppose aux forces de Charles Taylor, qui seraient soutenues par la Libye. Le 28, Charles Taylor annonce que le gouvernement du président Doe a été «dissous et remplacé par le gouvernement de l’Assemblée patriotique nationale de reconstruction». Toutefois, aucun gouvernement ne se met en place et l’anarchie continue. Le 29, alors qu’ils s’étaient réfugiés dans une église, plus de 600 civils appartenant à l’ethnie favorable aux rebelles sont massacrés par les forces du président Doe. Le 31, les forces gouvernementales lancent une violente contre-attaque et reprennent aux rebelles dissidents de Prince Johnson une partie du centre de la capitale.Le 3 octobre, la Force ouest-africaine d’interposition (Ecomog) parvient à prendre le contrôle de Monrovia, après avoir repoussé les rebelles du F.N.P.L.Le 28 novembre, un accord de cessez-le-feu est signé par tous les belligérants, au terme d’un sommet extraordinaire de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (C.E.D.E.A.O.), réuni à Bamako, au Mali.Les 16 et 17 septembre 1991, la C.E.D.E.A.O. tient en Côte d’Ivoire son troisième sommet consacré au Liberia. L’objectif est de convaincre les rebelles du F.N.P.L. de reconnaître l’autorité du gouvernement intérimaire, présidé par Amos Sawyer et protégé par les 7 000 hommes de la Force ouest-africaine d’interposition. Charles Taylor accepte de déposer les armes et de regrouper ses combattants, contre l’engagement du gouvernement d’Amos Sawyer de réorganiser la Force d’interposition de la C.E.D.E.A.O. au sein de laquelle l’influence du Nigeria devrait diminuer.Le 15 octobre 1992, Monrovia est bombardée pour la première fois depuis l’accord de cessez-le-feu de novembre 1990. Le 20, les chefs d’État des 12 pays de la C.E.D.E.A.O. menacent les rebelles de sanctions s’ils n’appliquent pas l’accord de désarmement et de regroupement des combattants signé en septembre 1991. Le siège de Monrovia par les hommes du F.N.P.L. se poursuit toutefois.Le 17 juillet 1993, le F.N.P.L. et le Mouvement uni de libération (Ulimo) d’Alhaji Kromah, composé de soldats de l’ancien président Doe, concluent un accord de paix avec le gouvernement intérimaire d’Amos Sawyer, à Genève, sous l’égide de l’O.N.U., de l’O.U.A. et de la C.E.D.E.A.O. L’accord prévoit l’instauration d’un cessez-le-feu le 1er août, la mise en place d’un Conseil d’État de 5 membres qui dirigera le pays jusqu’aux élections législatives. Durant la période transitoire, les combattants doivent être regroupés et désarmés.Au début de mars 1994, la Force ouest-africaine d’interposition commence à désarmer les factions et, sous les auspices de la C.E.D.E.A.O., les 5 membres du Conseil d’État prêtent serment.Au début de mai, les institutions de transition sont au complet. Les ministres ont été nommés par chacune des 3 parties signataires de l’accord de juillet 1993, le F.N.P.L., l’Ulimo et le gouvernement provisoire. Mais le processus de paix tourne court, les élections sont reportées et les combats reprennent.Le 19 août 1995, les chefs de factions libériens, réunis à Abuja, au Nigeria, sous l’égide de la C.E.D.E.A.O., signent un accord de paix qui prévoit l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu et l’instauration d’institutions de transition chargées de désarmer les belligérants et d’organiser des élections dans un délai d’un an. Le nouveau Conseil d’État est présidé par un universitaire, Wilton Sawankulo, et comprend 6 membres dont les chefs militaires des 3 principales factions: Charles Taylor du F.N.P.L., Alhaji Kromah de l’Ulimo et George Boley du Conseil pour la paix au Liberia. Il s’agit du treizième accord de paix depuis le début de la guerre civile déclenchée en décembre 1989 par l’offensive des rebelles de Charles Taylor contre le régime de Samuel Doe. Le conflit a causé, depuis lors, quelque 150 000 morts et provoqué l’exil et l’exode de 2 millions de personnes environ. Le 26, le cessez-le-feu entre en vigueur. Le 1er septembre, les membres du Conseil d’État prêtent serment. Le 2, celui-ci nomme un gouvernement de coalition.Le 6 avril 1996, malgré l’accord de paix signé en août 1995, des affrontements éclatent à Monrovia, au lendemain de la décision du Conseil d’État de faire arrêter Roosevelt Johnson à la suite des assassinats perpétrés par ses hommes dans la capitale. Les combats opposent les milices de l’ethnie krahn, dont celle que dirige Roosevelt Johnson, qui sont peu représentées au sein du Conseil d’État, à leurs rivales mandingues et au F.N.L.P. Les soldats de l’Ecomog n’interviennent pas. Les Krahn s’emparent d’otages civils et de soldats de l’Ecomog et se réfugient dans le camp militaire Barclay, à Monrovia. La capitale est dévastée par les combats. Le 9, les États-Unis décident d’évacuer leurs ressortissants ainsi que les autres étrangers présents à Monrovia. Le 19, les combattants concluent un cessez-le-feu sous l’égide des États-Unis, de l’O.N.U. et du Ghana. Les otages sont libérés. L’Ecomog s’interpose entre les belligérants.Le 17 août, les dirigeants des pays de la C.E.D.E.A.O. réunis à Abuja (Nigeria) adoptent le calendrier du processus de paix qui doit aboutir, en mai 1997, à l’élection du chef de l’État. Le désarmement des combattants, qui doit être achevé en janvier 1997, est confié à l’Ecomog, sous le contrôle de la C.E.D.E.A.O. et de l’O.N.U. La C.E.D.E.A.O. nomme Ruth Sando Perry à la tête du Conseil d’État. Celle-ci est la première femme à diriger un État africain.Relations internationalesLe 17 janvier 1990, le gouvernement ivoirien lance un appel à l’aide internationale alors que les réfugiés, fuyant les combats entre l’armée libérienne et les rebelles, continuent d’affluer en Côte d’Ivoire et en Guinée, les 2 pays limitrophes.Le 30 juin, après l’échec des pourparlers entre le gouvernement libérien et les rebelles, les États-Unis appellent à la mise en place d’un gouvernement de transition en attendant l’organisation d’élections sous supervision internationale.Le 11 octobre, alors que la faim devient la principale cause de mortalité dans la région de Monrovia où une cinquantaine de personnes meurent quotidiennement, on apprend que le Programme alimentaire mondial va envoyer 2 300 tonnes de riz; les jours suivants, la C.E.E. accorde 400 000 francs d’aide médicale et 1,5 million de francs en faveur des Libériens réfugiés dans les pays voisins.
Encyclopédie Universelle. 2012.